Entdecken Sie die zeitgenössische Arbeit von Venturini Jean Jacques
Né en 1948 dans le Gard, Jean-Jacques Venturini entre dans la vie active à Paris en 1967, menant de pair son métier de graphiste et sa carrière de peintre. Cette même année, il rejoint le groupe lettriste d’Isidore Isou.
Il travaille également avec Mirabelle Dors, présidente du Salon de la jeune peinture et fondatrice du mouvement Figuration critique.
Il se lance ensuite dans une aventure entrepreneuriale qui lui permet de mettre en pratique son savoir-faire de graphiste et de travailler avec de grands groupes industriels.
Depuis quelques années, Jean-Jacques Venturini vit à Juan-les-Pins, où il s’est progressivement dégagé de ses diverses activités professionnelles et a repris le pinceau, pour s’aventurer dans une nouvelle direction stylistique et satisfaire son penchant pour l’éclectisme.
Fidèle à son besoin d’autonomie, libre dans son parcours autodidacte, marqué par des années de création tournées vers l’industrie, il développe, dans ses œuvres nouvelles, un sens inné du détail dont l’exercice s’est rapidement converti en passion.
Bien qu’il ne se soit jamais proclamé comme un mouvement, la peinture de Jean-Jacques Venturini s’inscrit dans le courant de la Figuration Narrative qui est apparu au début des années 1960, né de la Nouvelle Figuration des années 50.
En dépit de son souci de la précision, son travail est axé sur la recherche de l’atmosphère au travers des contrastes d’ombre et de lumière, d’effets de matières cernées au trait. La facture de sa peinture consiste en une approche intimiste où se mêlent chaleur, silence habité, personnages cachés et symbolique psychanalytique.
Jean-Jacques Venturini, comme au cinéma
Je peint des scènes de vie, des portraits figurés où la restitution du réel se laisse délicatement chahuter par un pouvoir fictionnel qui parle à chacun de nous.
J'aime souligner la profondeur psychologique des personnages célèbres du show-biz et du cinéma. Si mes portraits sont très souvent traités dans un style Pop Art, ils laissent tous émaner un caractère, un détail distinctif.
Dans un autre exercice de style, lorsque je me concentre sur des scènes de vie, des personnages inconnus sont capturés dans l’intimité d’un environnement clos. Le magnétisme de leur personnalité est ainsi saisi avec une certaine authenticité. Il s’agit de questionner l’identité de l’individu et l’apparition de l’événement, la suspension d’un moment, pouvant suggérer une action à venir. je travaille la fiction comme un plan séquence. Le cinéma est un indéniablement une source d’inspiration dans mon travail.
Mes œuvres récentes telles que La chambre bleue ou Courant d'air, témoignent de scènes intérieures inspirées d’Edward Hopper. Comme le maître américain, je fait jongler l'intrigue picturale, entre apparition et disparition.
« Ce sont des scènes de genre. Je raconte le début d’une histoire qui est déjà contenu dans le titre, que chacun va interpréter et terminer à sa manière (…) Le but est de mettre l’accent non pas sur le portrait des personnages mais sur leurs occupations. »
La peinture à l’huile sur toile de lin est ma technique de prédilection. Ayant fait mes armes dans le milieu de la création et de l’édition, je transpose aujourd’hui sur toile mon savoir-faire issu de l’impression, de la sérigraphie ou encore de la gravure. Les méthodes de transformation et d’agencement de l’image, réalisées sur ordinateur, coordonnent toujours mes travaux.
« Il y a ce que je vois à l’œil nu, et ce que je vois sur l’écran et au final l’interprétation que j’en fais sur ma toile encore vierge. »
La construction travaille en même temps la figure et l’espace. Les effets de relief et de profondeur sont renforcés par le soin harmonieux porté aux tonalités. Ce procédé chromatique interagit pour forger l’élan narratif. La narration s'imprègne du lien avec l’autre et de son environnement. Tensions, points de déséquilibres, détails percutants… La composition parle d’elle-même et persiste à donner du sens à la scène pour alimenter l’histoire. Ce procédé nous invite à nous placer dans la disposition d’écoute et de regard pour une meilleure compréhension.
Mes atmosphères sont généralement contemplatives, elles invitent au recueillement et à l’introspection. Je conçoit mes identités peintes comme les illustrations d’une mémoire collective ; des représentations de soi, des caractères évidents de notre conscient et de notre inconscient. Ce sont des souvenirs que l’on oublie et qui resurgissent, que chacun a déjà vécu ou a été témoin.
« Une scène de vie aboutie doit toucher la sensibilité du spectateur, en étant liée au souvenir d’un moment de vie, à une projection de soi, à un environnement connu. Je ne peins pas pour décorer des murs mais pour toucher des âmes. »