Entdecken Sie die zeitgenössische Arbeit von Pascale GICQUEL
Née en 1954, après des études en Sciences économiques et Sociales, j’ai entamé un diplôme national d'arts plastiques (DNAP) à l’école des Beaux Arts de Toulon. En effet, j’ai été sensibilisée dès l’enfance à la peinture, grâce à mon père, aquarelliste, élève de Romey. Puis mes choix professionnels m’ont orienté vers l’enseignement de l’économie. Ma pratique artistique s’est déroulée alors en pointillé et souvent entre parenthèse, entre vie familiale et professionnelle. Le point de redémarrage de mon travail artistique a été ma rencontre, en 2010, avec Ganesh, cet étrange dieu à tête d’éléphant. Il en a résulté un véritable coup de foudre. J’ai voulu connaître ses mystères : je me suis laissée envoûter. Et pour mieux m’en approcher, je me suis lancée dans l’apprentissage du hindi, langue magique à la graphie fascinante quand on l’ignore et si jubilatoire dès qu’on s’y initie. Ainsi, ma peinture se positionnait comme spirituelle et joyeuse. Le thème de Ganesh n’était que prétexte à jouer avec la couleur et à exprimer ma quête ! La figuration libre que j’ai découvert avec Serge Plagnol et Gérard Alary aux Beaux Arts de Toulon me convient: pas trop de contrainte formelle ! Liberté dans le geste et dans la couleur. Et j’ai évolué peu à peu vers une interrogation: qu’est-ce que produire ? N’est-ce pas aussi re-produire? re-chercher ? re-créer ? réparer? re-parer? Parer: orner quelque chose, le décorer de manière à le rendre esthétique. Réparer : remédier à un dégât, remettre en état ce qui a subi un dommage, une détérioration. N’est ce pas cela qui m’incite à déchirer, découper, puis ré agencer, recoller? J’opte délibérément pour le collage: Je peins sur du papier entoilé, je découpe, je déchire, j’arrache, je colle, çà laisse des traces, des béances!. Je colmate. Je découvre de merveilleux papiers dans mes boites à chaussures…Je les déchire en urgence pour couvrir ces béances!…Je m’en sers comme des sparadraps… Mais n’est ce pas là toute notre histoire? Nous tentons tous d’écrire une belle histoire, l’histoire de notre vie. Et puis les accidents, les ruptures, les arrachements, les effacements….Et nous tentons, malgré tout, avec tout çà, de créer, recréer du sens….. Nous colmatons, nous retouchons, nous réécrivons la réalité. Un peu de couleur, Des feuilles emplâtres, Une ébauche illusoire de réécriture. Et, parfois, quelques fragments de feuille d’or pour embellir, malgré tout, l’ensemble et donner un semblant de sens aux déchirures silencieuses du réel.