Entdecken Sie die zeitgenössische Arbeit von NiniChronic
Marina Losa aka Ninichronic est née à Buenos Aires, Argentine en 1985, dans une famille d’artistes. Elle a baigné dans l’univers des processus créatifs dans l’atelier de sa grand-mère dès son plus jeune âge. Elle y a naturellement développé sa sensibilité à l’art, à la couleur, et aux différentes formes d’expression et techniques durant son enfance. C’est en déménageant à Paris avec sa famille en 1996 que sa vie prend un tournant décisif en s’adaptant à son autre culture et en apprenant ce qui deviendra son autre langue maternelle, le français, qui lui ouvrent les portes de ce qui est aujourd’hui son activité photo/graphique.
Après l’obtention de son diplôme en graphisme publicitaire en 2007 et un voyage ressourçant en Argentine en 2008, elle commence en 2009 comme iconographe dans une agence de photo de mode/lifestyle basée à Paris, avec laquelle elle voyage à New York, Londres et Milan pour couvrir les fashion-weeks pour la presse internationale. En parallèle de cette activité elle co-crée une agence de communication digitale axée gastronomie/spiritueux. Après 7 ans de management en agence, et au retour de son premier voyage d’aventure/projet photographique et culturel au Népal, elle se lance en 2015 comme éditrice photographique digital en free-lance. Les plus grandes marques de luxe et photographes internationaux lui confient leurs photos et leurs besoins en termes de gestion d’images en temps réel ce qui lui permet de développer un service de post-production sur-mesure afin de mener à bien leurs projets de publication. Elle travaille également avec enthousiasme avec ses parents et collaborateurs en photographiant leurs divers projets dans les secteurs de la culture et du milieu hospitalier.
En 2021, post-pandémie, elle décide de ralentir la cadence et revient naturellement à ses sources en reprenant une activité purement artistique, en marge des standards d’images auxquels elle et les autres designers graphiques de sa génération sont confrontés, en ayant le moins possible recours aux outils digitaux, afin de contrer à la surproduction massive et à la consommation boulimique d’images à laquelle la société est soumise à chaque instant de son quotidien. Une sorte de remise en question du système dans lequel les professionnels du secteur évoluent. Une intention de sortir de la “tyrannie de la perfection “ (Cit. Erik Kessels “Parfaites imperfections”), et de la rapidité d’exécution imposé notamment par l’émergence du phénomène de l’intelligence artificielle générative, et ainsi prendre “la peinture comme acte de résistance” (Cit. Carole Fives “Térébenthine”).
Ses inspirations graphiques sont surtout issues d’introspections et donc reprennent naturellement les codes de sa grand-mère Chichita, qui ont eu une empreinte considérable en elle quand elle était enfant et qui lui reviennent naturellement, ce à quoi elle a rajouté sa patte en utilisant ses couleurs préférées que sont le mélange d’acrylique, encre et pigments fluorescents en contrastant avec un mélange secret de plusieurs types de noir afin de travailler un maximum les contrastes, le tout éclairé par les néons UV. Depuis son adolescence, elle s’immerge dans l’univers psychédélique de musique électronique Trance GOA qui utilise ces mêmes couleurs et illumination pour transmettre ces valeurs spirituelles d’une manière ludique. Dans ce sens, elle effectue plusieurs voyages au Nepal, en Argentine, sa terre natale, et en Inde, notamment à Goa où elle a pu s’imprégner de ces éclats de couleurs.
Ma démarche artistique est réapparue suite au sentiment de manque que j’ai ressenti lorsque j’ai réalisé que mon activité graphique était basée surtout sur la création et exécution assistée par ordinateur. Tout en poursuivant mon chemin d’éditrice iconographique, j’ai commencé à succomber au désir de retourner à la création manuelle, notamment avec l’utilisation de peinture acrylique. Mon objectif était de compléter mon travail digital avec une activité plus libre, au calme, qui ne serait pas soumise aux limites imposées par le secteur ni aux influences externes directes.
J’avais envie d’aller voir, par le biais d’introspections, ce qu’il y avait à l’intérieur de moi qui souhaitait se manifester. Mon travail parallèle, saisonnier et distanciel, ainsi que les confinements à répétition entre 2021 et 2022 m’ont mise sur cette voie. J’eu eu la chance de louer ce qui a été mon atelier, en septembre 2021, où j’ai repris contact dans un premier temps avec mes goûts personnels et inavoués, en tentant de dépasser toute peur, auto-jugement et perfectionnisme, pour arriver à un résultat que déjà j’aurai envie de montrer. Avec l’aide quelques personnes de mon entourage de ce moment là, je suis parvenue à mettre en place une routine créative.
J’y ai redécouvert la joie de créer de mes propres mains, l’effet de sentir la matière fluide de l’acrylique, la volatilité et puissance des pigments de couleur fluorescents, le traçage des fines lignes avec de véritable pinceaux sur un support physique, la constatation du tracé qui s’adapte à la texture de son support, qu’il soit rugueux ou lisse, l’observation des couleurs et de l’oeuvre en elle-même qui se dévoile progressivement, à laquelle le mental n’a d’autre choix que s’adapter. Le contraste créée par la présence d’un noir profond avec les tracés et formes figuratives ou abstraites de couleurs, et la découverte du résultat sous un angle différent qu’est son éclairage à la lumière noire, sont autant d’effets qui ne cessent de me surprendre. La magie opère quand l’éclairage change. Au bout d’un an et demi de pratique acharnée et d’alternance avec mon travail digital, j’ai ressenti une profonde satisfaction du chemin parcouru. L’alliance des deux a été une véritable réussite. Mes compétences en photographie et post-production digitale s’étaient enfin mêlées à ma passion pour la création manuelle. Il m’a donc semblé évident que j’avais envie de continuer dans cette direction, et de contempler les résultats à venir. La nécessité d’expliquer et de structurer ce projet s’est donc naturellement manifesté.
Lors de ma recherche de titre ou tout du moins de concept pour expliquer cette expérience insolite à laquelle je venais de me livrer durant tout ce temps, deux mots ont surgi dans ma tête: ”mode par défaut”, concept qui me faisait penser plutôt à quelque chose d’informatique. J’ai donc googlé ces termes, et, en anticipant des résultats en rapport avec l‘ordinateur, je suis tombée à ma grande surprise sur des articles de neurosciences expliquant ce phénomène:
“Dans le cerveau, le réseau du « mode par défaut » est celui qui s’active quand on laisse libre cours à ses pensées” (...)“Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le cerveau au repos est un cerveau très actif. Qu’appelle-t-on les «réseaux du repos » ? Il s’agit simplement de régions cérébrales qui s’activent de façon synchrone lorsqu’on laisse aller librement ses pensées, sans interaction avec son environnement.” Cit CNRS Biologie
“Le réseau du mode par défaut (MPD) désigne, en neurosciences, un réseau constitué des régions cérébrales actives lorsqu’un individu n’est pas focalisé sur le monde extérieur, et lorsque le cerveau est au repos, mais actif” ,“Le MPD pourrait permettre l'introspection.” Cit Wikipédia.
Cela m’a amusée de comparer ça avec mon expérience personnelle et de jouer sur les mots pour débuter cette nouvelle aventure, et de commencer à partager cette passion qui m’habite.