Entdecken Sie die zeitgenössische Arbeit von Manon Dubost
Manon Dubost est surtout connue pour ses peintures et sculptures à l'aspect organique.
En 2008, Manon Dubost s'est formée en restauration et conservation de mobilier dans les écoles d'art en Italie. C'est auprès de grands artisans florentins, dans des ateliers traditionnels qu'elle pratique l'art de l’ébénisterie. L'art de l'invisibilité grâce à un temps arrêté. En effet les outils, de la renaissance au 19eme siècle, sont intacts et immortels. Depuis lors Manon Dubost travaille à partir de terres et pigments naturels, utilise le plâtre et l'or, peint sur panneau de bois. Mais surtout elle utilise les matériaux qui lui sont proches, donnés par la nature environnante, elle conserve une pratique artisanale de préparation des colorants et fabrication de ses supports.
Le travail de Manon Dubost s'est brutalement enrichie par la double expérience du soin. Alors qu 'elle était soignante en formation à Chambéry, c'est elle même qui nécessite de soins vitaux après un accident. On retiendra son intérêt pour le corps vulnérable et ses fluides. Elle intègre à son travail l'utilisation du sang. La création de figure et figurines interrogent ce corps ni machine ni âme, pratique et sensuel. Manon Dubost s’intéresse au Body art et au land art.
Enfin sa confrontation à la mort et à la naissance apporte à son travail la question de l'identité au delà de son corps. Quelles sont nos origines et nos progénitures ? Intriguée par la psychogénéalogie et la psychomagie de Alejandro Jodorowski, Manon Dubost revisite son identité féminine et maternelle dans un contexte familial, culturel et sociétal. Manon Dubost se nourrit des travaux de Kiki Smith, de Louise Bourgeois, et de l'approche psychanalytique de Clarissa Pinkola Estes, ainsi que des réflexions de son temps autour de la question du féminin. La trace et l'empreinte du corps deviennent alors cruciales. Tant en peinture qu'en sculpture son outil de prédilection est la main et ses doigts, pourvu qu'ils laissent la preuve de leurs passage. La quête des origines commence.
C'est parce que j'ai toujours su que je m'exprimerais plastiquement que j'ai pris mon temps, le temps d'explorer des domaines professionnels, et des zones intimes. Désormais je sens que mes travaux ont une sincérité et une profondeur acquise grâce au « Métier de vivre » (Cesare Pavese)
Mes travaux se nourrissent de mon expérience d'artisan d'art en restauration et conservation du mobilier. J'ai été formée en Italie dans des ateliers traditionnels où la transmission des savoirs-faire se mérite. La Région Toscane m'a attribuée une bourse de reconnaissance de la qualité de mon travail. La terre de Sienne reste présente dans mes créations, pour sa couleur sang, et pour tout ce qu 'elle signifie pour moi.
D'autre part mes créations sont imprégnées de mon expérience d'apprentie soignante.J'ai pris conscience que notre corps est formidable, et redoutable à la fois. Assister à la mort et à la souffrance a enrichi mon travail d'une dimension spirituelle.
La souffrance est pour moi une porte d’aces à autre chose. Le déséquilibre est un phénomène passionnant qui m'inspire.
Mes travaux interrogent la face cachée ou le secret, la brutale révélation ou l'accident. Le rapport intime entre le contenant et le contenu.
Enfin mon travail souvent abstrait se veut libre et spontané, s’affranchissant de la tradition. J'aime les matériaux bruts et déjà empreint d'histoire. Je me sens très proche de la nature et je la célèbre en utilisant ses terres et pigment, son argile ou ses branches.