Entdecken Sie die zeitgenössische Arbeit von Flavy

Sylvie Attard vit et travaille en France dans l’Aisne (02). Mais son coeur est méditerranéen. Elle puise son inspiration dans ses origines maltaises. Très tôt, elle admire le travail artisanal spécifique à cette île : le filigrane d’ argent, la dentelle au fuseau et le ganutell.

Après 15 années en tant qu’assistante commerciale dans le tourisme puis dans l’industrie, elle change radicalement de voie. Elle débute en tant qu’artiste créateur de bijoux fantaisie en 2002 sur ses heures de loisirs. En 2004, elle cesse son activité salariée pour se consacrer à plein temps aux bijoux. Elle introduit les pierres fines qui l’ont toujours passionnée dans toutes ses créations.

​C’est lors d’un voyage aux Etats-Unis en 2004 qu’elle découvre le travail des fils de métaux. Fascinée, elle en apprend les techniques de base puis suis une formation continue. De retour en France, en autodidacte, elle ne cesse de pratiquer et d’enrichir sa technique. Sa marque Flavy Bijoux et son site Internet naissent en 2005 avec 7 gammes, du travail sur mesure, du relooking de bijoux anciens. Elle reçoit le public sur rendez-vous et commercialise ses pièces dans plusieurs enseignes.

​En 2007, elle est devient artisan en bijouterie, joaillerie, orfèvrerie et crée uniquement des pièces uniques. En 2008, elle est admise sur dossier aux Ateliers d’Art de France. Depuis 2011, elle travaille en équipe avec des lapidaires internationaux qui taillent les pierres gemmes à la main. Elle crée  des pièces uniques, numérotées et poinçonnées de son poinçon de maître lorsque c’est possible.

En 2015 tout bascule, une opération de la colonne vertébrale lui provoque un handicap. Impossible pour elle de continuer son métier…Après 2 ans de lutte, elle parvient à trouver des moyens lui permettant de réaliser des tableaux, des sculptures et même des bijoux en position quasi verticale.

​En 2018 Sylvie Attard renaît avec Flavy Art qui mêle ses travaux de bijoutier et d’artiste.En septembre 2021 puis en mars 2022, elle présente son travail lors de Maison&Objet  Depuis, elle travaille avec des designers d'intérieur sur des projets à l'international et notamment au Proche-Orient.

Interview pour le magazine QCEG MAG - par Suna Moya – 11 mai 2022

Veuillez vous présenter à nos lecteurs. Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à la joaillerie et qu’est-ce qui inspire votre travail ?

Je m’appelle Sylvie Attard alias Flavy et je suis la créatrice de la marque Flavy Art. Je fabrique des bijoux uniques en fil de métal précieux et en pierres fines pour la décoration intérieure haut de gamme.

Quand j’étais enfant, j’étais hypersensible et solitaire, douée pour la littérature, la philosophie, le grec ancien, le piano et l’art en général. Je me sentais tellement différente que l’intégration dans la société semblait impossible. Après une carrière professionnelle dans le tourisme puis dans l’export, j’avais encore de sérieux problèmes de communication et ça m’a rendu malade, cela me rongeait de l’intérieur. J’ai donc changé de vie ou plutôt c’est le travail manuel qui s’est imposé à moi. J’ai commencé à créer des bijoux. Créer de mains a vidé ma tête et m’a plongée dans un état d’euphorie, voire de transe que je n’avais jamais connu auparavant. En 2015, j’ai commencé à réaliser des peintures et des œuvres d’art (ou « bijoux géants ») grâce au handicap. En effet, une opération de la colonne vertébrale m’a laissé un lourd handicap à gérer. Mais après 2 ans en fauteuil roulant, j’ai réussi à trouver des moyens de faire des œuvres d’art dans une position presque verticale. C’est ainsi que ma marque Flavy Art est née, célébrant ma renaissance.
 

Comment vous décririez-vous en tant qu'artiste, joaillier et sculpteur ?

On m’a toujours dit que j’avais une âme d’artiste. Mon hypersensibilité est devenue un atout et ma créativité un élément vital. Je peux enfin communiquer, mettre tout mon cœur, mes doutes, mes questions, mes joies et mes espoirs dans mes œuvres. Depuis 20 ans, je crée avec le même bonheur et toujours la même ferveur.

Comment êtes-vous arrivée à la fabrication de bijoux par opposition à un autre débouché créatif comme la peinture ou la sculpture ?

J’aime la peinture et surtout le mixed-media mais mon support de prédilection reste l’art du minéral et du fil métallique. L’alliance de la terre et du métal, le sens du toucher, le travail en 3D, la rigueur qu’il exige, tout cela me fait vibrer.

A quel moment avez-vous réalisé que vous vouliez devenir créatrice de bijoux ?

Assurément quand j’ai fait la connaissance du maître artisan aux États-Unis. Ce fut une rencontre décisive pour le reste de ma carrière. Il m’a transmis l’amour du travail bien fait, la précision et le goût du défi.

Qu'est-ce-qui vous a amené à vous intéresser aux bijoux d'art et au travail de métaux ?

Ce sont principalement la gemmologie et le travail des fils métalliques.

La gemmologie car je suis passionnée par les minéraux depuis toute petite. La beauté de Mère Nature et la diversité du monde minéral ne cessent de m’étonner.

L’art du fil métallique car il propose une multitude de techniques : crochetage, tissage, filet, couture de fils fins d’or et d’argent, dentelle à fourche, perlage, broderie au fil d’or, martelage, patine sur métaux, transformation de fines grilles de métal pour obtenir un effet tissu...

A quoi ressemble votre processus créatif ?

Je travaille avec un réseau de lapidaires que je connais depuis des années et qui taillent merveilleusement les pierres fines. Grâce à eux, j’ai une vaste sélection de gemmes. Je sélectionne les pierres qui m’attirent et je sais immédiatement ce que je vais en faire. Quand les lapidaires taillent de beaux spécimens de pierres, ils me les proposent aussi. C’est un travail à double sens où tout le monde est gagnant. D’autres fois, pour un travail sur mesure (avec des designers par exemple) je fais un croquis et je fais tailler les pierres sur mesure pour répondre à une demande spécifique. Dans les 2 cas, je fais un croquis puis j’adapte les techniques à utiliser pour le sertissage des pierres et le travail du fil en 3D. Chaque pièce est un véritable défi qui permet de me surpasser.

Comment commencez vous une nouvelle pièce ?

Je pars toujours d’un dessin et rêve de projets. Cela peut sembler étrange mais c’est ainsi. Mon imagination est très picturale et intense. La nature m’inspire énormément et tout ce qui m’entoure comme les éléments architecturaux, les formes géométriques.

Comment savez-vous quand c'est fini ?

Quand j’ai tout exprimé et qu'il n’y a plus rien à ajouter ni à supprimer. C’est très sensitif.

Qu'est-ce qui vous passionne dans le domaine de la bijouterie d'art ?

C’est devant une possibilité infinie de création et une grande diversité de techniques utilisées. Je n’aurais pas assez de vie pour apprendre et tout réaliser.

Quel message, le cas échéant, espérez-vous transmettre à travers votre travail ?

Avec l’engagement, vous pouvez tout surmonter et transformer vos faiblesses en forces. Même si vous ne savez pas comment vous exprimer ou si vous n’osez pas, vous pouvez laisser parler votre cœur. La sincérité est tout ce qui compte et je pense que le public le ressent très bien. Plusieurs fois, les clients ont pleuré d’émotion en voyant mes œuvres et c’est le plus beau cadeau qu’ils puissent me faire.

Qu’espérez-vous que les gens verront dans vos bijoux?

Le cœur, la lumière, la sincérité, le goût de la vie.
 

Quels sont vos projets futurs pour vos bijoux et vos œuvres sculpturales ?

Je suis toujours à la recherche de collaborations avec des designers d’intérieur et avec des grands couturiers pour des projets personnalisés. Je vais travailler avec le Proche-Orient et je prévois d'aller exposer en Arabie Saoudite l’année prochaine.

Ma dernière collaboration avec Dacryl, concepteur de panneaux en cristal synthétique a été une révélation car travailler à 4 mains ouvre de multiples horizons où chacun s’enrichit du monde de l’autre.
 

Où acheter les oeuvres de Sylvie Attard ?

Sur des salons auxquels je participe, dans des galeries d'art et sur le site de ma marque Flavyart : https://www.flavyart.com.

Texte de Suna Moya

A retouver ci-dessous en anglais dans le magazine QCEGMag du 11/05/2022

https://qcegmag.com/livings-article-the-artworks-from-sylvie-attard.html